«. Monde-moderne, Argent, qui se reconnaît comme nouveaux maîtres le notaire 76 et le livret de caisse d'épargne 77 ? Ce monde dominé par la Sorbonne, le Parti intellectuel, ce monde qui fait le malin, qui a tout gangrené, tout pourri Péguy n'a donc de cesse de revenir à un passé, peut-être idéalisé, celui de l'Orléans de son enfance, des petits artisans, du travail bien fait, de la morale des producteurs, d'un monde qui est mort et n'a sûrement plus aucune chance de ressusciter. Le « nationalisme » de Péguy ne s'inscrit-il pas aussi dans cet état d'esprit ? En réactivant une certaine image de la France, terre du socialisme et de la liberté, Péguy, le « mécontemporain », ne poursuit-il pas sa fuite en avant devant la déchéance du monde moderne ? Ce « nationalisme » n'aurait-il pas une quelconque vertu thérapeutique en lui permettant de toujours se tenir debout, sur la barricade 78 ? L'issue était donc inévitable. Le lecteur nous permettra de rapprocher deux textes écrits à plus de quinze années d'intervalle : le premier, déjà cité

P. Cabanel, « le « saisissement » de l'été 1905 s'avère, dans le ressort profond du péguysme, un non-évènement : les jeux étaient faits depuis quelques années Si Péguy est mort pour la France en août 1914, c'est à la République qu'il a donné le meilleur de sa jeunesse, et c'est d'elle qu'il est resté inconsolé, comme le prophète face aux trahisons d'Israël. La génération qui connut le mitterrandisme du début des années 1990, après avoir espéré dans le socialisme des années, 1970.

. Ch and J. Péguy, Drame en 3 pièces par Marcel et Pierre Baudouin (décembre 1897), op. cit, p.27